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"Monsieur le cardinal a gagné la bataille" le 15 décembre 1650

En 1650, la France se trouve dans une situation difficile. Le jeune roi Louis XIV n’a que 12 ans et le pouvoir réel est exercé par sa mère, la régente Anne d’Autriche, et surtout le premier ministre, le cardinal Mazarin. On est en pleine fronde des grands seigneurs qui profitent de la minorité du roi pour chercher à imposer leurs vues, n’hésitant pas à s’allier à nos ennemis espagnols pour contrer Mazarin. Parmi ces frondeurs il y a le maréchal de Turenne, un des plus grands militaires de son époque. Henri de la Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne est né en 1611 à Sedan, alors principauté indépendante. Il est le deuxième fils d’Henri de la Tour d’ Auvergne, duc de Bouillon et prince souverain de Sedan. Son rang de cadet le destine tout naturellement à la carrière des armes. En 1630, Louis XIII et Richelieu le font entrer au service de la France, alors en pleine guerre de Trente ans. Il remporte victoire sur victoire à la tête des armées royales et il est nommé maréchal de France en 1643, à 32 ans. Mais lorsque survient la Fronde des princes, il s’y rallie et n’hésite pas à s’entendre avec les Espagnols en guerre depuis longtemps contre les Français. C’est dans ce contexte que se place la bataille dite de Rethel. La ville est alors aux mains des Espagnols mais le 14 décembre 1650 les troupes fidèles au roi et à Mazarin s’en emparent. Or une armée composée de troupes espagnoles et allemandes sous le commandement de Turenne approche pour reprendre la ville. L’armée royale décide alors de quitte Rethel et d’aller à la rencontre des troupes de Turenne. Le 15 décembre 1650, l’affrontement a lieu dans une zone comprise entre Sommepy, Saint Etienne à Arnes et Semide. Le frondeur Henri de Turenne, fut battu par une circonstance qui démontre à quel point la guerre était méthodique à cette époque et combien les mouvements de troupes sur le champ de bataille étaient rares. Le régiment des Gardes françaises, au début de l'affaire, étaient au centre de l'armée royale, mais le capitaine de Pradel, qui les commandait, voulut avoir l'aile droite qu'il considérait comme le poste le plus honorable et où se trouvait le régiment de Picardie. Le mouvement s'exécute, et Turenne, croyant voir du désordre, descend du poste avantageux qu'il occupait et charge à la tête de toutes ses forces. Reçu par les Gardes Françaises et Picardie avec une vigueur à laquelle il ne s'attendait pas, il voit son infanterie espagnole enfoncée, perd quatre mille hommes et huit canons, et ne parvient à s'échapper que par le dévouement de quelques braves3.

Le cousin germain de Turenne, Jean-Philippe-Frédéric du Palatinat, et aussi le lieutenant-général Charles-Christophe de Mazancourt sont tués lors des combats. Mais lorsque les Espagnols s'emparèrent à nouveau de la ville, en 1653, ce fut Turenne (frondeur repenti), secondé par M. de La Ferté, qui la reprit pour la France, après quatre jours de siège. Le maréchal de Turenne s’illustre ensuite dans les différentes guerres du début du règne de Louis XIV et il meurt emporté par un boulet à la bataille de Salzbach en 1675.


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