Voltaire disait de lui :
« Malade triste, sombre, insupportable à lui-même ».
Michelet écrivait à son sujet :
« Maigre Jupiter à moustache pointue ».
Le propos est incisif, un brin cruel. Mais il révèle combien, aujourd’hui encore, la personnalité de Louis XIII mérite la réhabilitation à laquelle elle n’eût apparament pas droit. Les historiens ne comprirent jamais tout à fait Louis XIII. On lui opposa la figure écrasante d’un Richelieu. On en fît ce souverain médiocre, indécis et mélancolique qu’il ne fût pas. On le jugea sans beaucoup de volonté et certains se plûrent à conserver de son règne le seul souvenir du puissant cardinal.
Portrait injuste ? Oui, sans doute. Les spécialistes du XVII° siècle français soulignent à juste titre que l’on ne peut réduire Louis XIII et sa politique aux jugements orientés de quelques biographes mal informés. Le souverain prépara beaucoup plus qu’on ne le crût longtemps l’organisation de cette monarchie administrative sur laquelle devait reposer par la suite le pouvoir absolu du Roi- Soleil.
Image inexacte. A qui en attribuer la responsabilité ? A Voltaire ? Sûrement. Mais d’autres ne sont pas en reste. Que l’on relise les pages d’un Dumas (Celles des Trois Mousquetaires) et l’on découvrira les traits de ce monarque terne que Michelet décrit dans sa très longue histoire de France. La vision d’un homme d’Etat sans envergure que le charisme rayonnant de Richelieu éclipse. Une vision chère à Victor Hugo puisque le génial écrivain explique :
« Il (Richelieu) est le flambeau. Le roi (Louis XIII), c’est la lanterne qui le sauve du vent sous sa vitre un peu terne.... ».
Une vision également très répandue au coeur même des manuels scolaires de l’école républicaine. Les chapitres et leurs intitulés se succèdent, identiques à eux- mêmes au cours des générations : « La France de Richelieu », « Les réformes de Richelieu », « Richelieu et la Noblesse », « L’oeuvre de Richelieu ». Comme si Louis XIII n’avait pas été davantage que le spectateur passif du pouvoir. Comme si, jusqu’en 1642, Richelieu avait décidé de tout sans jamais devoir tenir compte des opinions de celui à qui il devait pourtant sa carrière.
Louis XIII, un roi méconnu, mal jugé, cela est à peu près sûr. Pourquoi ?
Certes, il y a la personnalité encombrante du Cardinal. Mais l’explication ne suffit pas. Malgré ses réussites au service de la Monarchie, ses décisions avisées, Sully n’a jamais voilé la postérité du « bon roi Henri IV ». Les deux hommes ont travaillé ensemble. La mémoire collective les associe étroitement comme si isolés, l’un et l’autre, ils ne pouvaient conserver leur part de souvenir.
Louis XIII et ses graves soucis de santé ont en revanche profondément marqué les esprits. Le souverain naît presque malade. Les désordres intestinaux dont il souffre jusqu’à sa mort (sans doute les manifestations extrêmes d’une affection de Crohn) n’en finissent pas de se compliquer. Une crise aïgue laisse présager le pire à l’époque de ses 26 ans. Il se rétablit de peu mais les douleurs ne lui laisseront plus un moment de répit.
Une constitution fragile, un teint pâle, une faiblesse physique chronique, les historiens ont parfois eu la tentation de ne retenir que cela. En oubliant souvent un peu vite que le roi fût à ses heures un chef de guerre valeureux, partageant volontiers le quotidien difficile de ses troupes, couchant la nuit à même la paille d’une grange, exposant sa personne au danger de la mitraille.
Pour en savoir plus, n'hésitez pas à prendre connaissance de l'article fort intéressant à lire en suivant le lien suivant:
http://www.clg-doisneau-gonesse.ac-versailles.fr/spip.php...
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